Oceane lui prete sa plume pour partager son rapport a la prostitution.
A l’heure ou elle me parle, Rose a 23 ans, et elle se prostitue depuis plus d’un an. Notre premier contact s’est fait via un email, lance comme une bouteille a la mer sur la boite de reception de Madmoizelle.
Notre premier message de Rose sonnait tel une pulsion, comme 1 besoin soudain de dire a quelqu’un votre qu’elle vit. Un message pour relacher une tension latente.
Quelques jours plus tard, j’ai rencontre une jeune femme terre a terre et pragmatique. Recemment arrivee a Paris pour la poursuite de l’ensemble de ses etudes, Rose buche et travaille beaucoup.
Entre etudes et precarite
En alternance, celle-ci travaille 35 heures par semaine outre ses projets universitaires. Moyen et l’energie lui manquent pour faire votre job etudiant et elle souhaite se consacrer a ses etudes, mais la vie parisienne l’endette au quotidien un peu plus.
Independante, avec deja votre pret etudiant i propos des epaules, elle peine a demander de l’aide, protege ses parents, et veut rembourser des amis qui l’ont deja aidee par le passe.
A decouvert de quelques centaines d’euros l’ensemble des mois, et apres un avertissement de le banquier, Rose termine par s’inscrire sur un blog de sugar dating :
« i l’origine j’ai commence a penser a J’ai prostitution, et j’en rigolais avec mes amis. C’etait Afin de tester faire mes limites, j’imagine. J’ai fera ca pendant plus d’un mois.
Et au bout d’un mois J’me suis penchee concernant le principe du sugar dating, en sachant pertinemment que c’etait d’la prostitution deguisee.
J’etais au taf, j’ai recu un mail de mon banquier et c’etait le truc de trop. J’me suis inscrite concernant son tete. En une apres-midi, pres d’une cinquantaine d’hommes m’ont contactee. »
« Mes hommes mettent leur salaire sur un profil. En tant que fille, on met nos preferences sexuelles.
On sait tres beaucoup qu’il coi»te plus en mettre le maximum Afin de etre choisie. »
Le sugar dating : une forme de prostitution deguisee
Rose s’est inscrite via un blog Internet dont la promesse est de rencontrer un sugar daddy pour pouvoir mettre du beurre au sein d’ ses epinards, en quelque manii?re.
Elle evoque avec un certain malaise claque que cette page cherche a Realiser oublier que c’est de la prostitution. Autant chez nos hommes, en grande majorite du cote du payeur, que chez ces dames en demande de soutien financier :
« Cela n’y a pas de controle, je me suis inscrite en cinq minutes, j’aurais tres bien pu etre mineure.
C’est tres faux, parce que ca apparai®t comme un site de rencontre, sauf que les hommes mettent leur salaire dans leur profil. Nous en tant que fille, on met soi-disant nos preferences sexuelles, mais on sait tres beaucoup qu’il coi»te mieux en mettre le maximum possible concernant etre choisie.[…]
A chaque fois, il y avait votre propos de “Ce n’est aucune la belle prostitution”, parce qu’il y a une relation plus que sexuelle. Qu’ils etaient la pour pouvoir aider des jeunes dames , i?tre capable de nous accompagner, nous aider a grandir et a nous epanouir. C’est 1 discours paternaliste via excellence.
Ils n’ont nullement envie de l’image qu’ils ont d’une pute. Ils ont besoin d’une fille qui fasse bien au restaurant, qui puisse tenir une conversation, mais sans leur tenir tronche. »
La prostitution, une realite qui derange
Rose commence a satisfaire a toutes les messages, toujours claire dans ses attentes financieres, ainsi, se prend au debut au jeu du camouflage ainsi que la seduction.
Elle joue un role, essaie de garder le controle dans le intimite, de maintenir une distance. Elle s’fait 1 personnage, romance pour faire croire a toutes les hommes qu’ils paraissent « l’elu ».
Neanmoins, plus les conversations avancent, plus elle se rend compte que les attentes des hommes, Afin de la majeure partie assez ages, sont malsaines :
« J’etais legerement trop ancienne Afin de nombre. J’etais deja construite. Et ca les derangeait. Il va falloir montrer qu’on reste faible.
Le discours des hommes m’a bon nombre choquee, meme les plus attentionnes, des plus « gentils », comme celui que je frequente. C’est un homme de 43 annees qui n’est gui?re derange d’etre attire avec quelqu’un de 16 annees. Il m’a trouvee attirante intellectuellement, ainsi, c’est Afin de ca que ca marche. Mais d’habitude il choisit des meufs plus jeunes. »
Rose est en colere, non pas contre la notion de prostitution en elle-meme, mais plutot contre les rouages du systeme qui en favorise nos deviances.
« Si j’ai le desir de vendre le cul, c’est notre cul, et voila. Notre prostitution dans l’idee ne me derange gui?re, c’est le choix necessaires. Neanmoins, c’est le systeme qu’il y a autour qui est particulierement degueulasse.
Claque que la majorite des femmes et des hommes qui se retrouvent dans votre situation-la ne sont gui?re en pleine conscience, n’ont nullement totalement le i?tre capable de concernant un corps. Actuellement on laisse des tres jeunes femmes se faire manipuler, se Realiser toucher, se faire payer par des hommes ayant l’age d’etre leur pere ou un grand pere, ainsi, ca passe. On accepte ca. »
Premiers rendez-vous avec votre sugar daddy
Alors Rose fera une selection, parle avec quelques hommes et en rencontre une dizaine pour un premier rendez-vous de test. Les « moins malsains », dans une tranche d’age entre 35 et 45 ans.
Habituee a avoir des relations de couple avec des hommes plus ages qu’elle, Rose n’est gui?re derangee via un physique, mais elle ne veut gui?re qu’ils aient l’age de son pere.
Elle choisit finalement un homme de 43 ans, gentil, avec qui elle a des affinites, ainsi, sur qui elle estime pouvoir avoir le dessus :
« Je l’ai choisi parce que je sais que j’ai le dessus sur lui physiquement et mentalement.
D’une certaine maniere, je sais que je ne suis pas en danger avec lui. Je n’irais nullement jusqu’a dire que J’me sens en securite, mais je sais qu’il ne me fera aucun mal.
Ca fait quelques annees qu’il voit des filles dans votre contexte-la, sa compagne reste au courant, elle est au courant qu’il m’a donne de l’argent. »
Di?s que cette dernii?re raconte un premier rendez-vous, il ressemble a n’importe quel premier rendez-vous romantique. Invitation au restaurant, discussion, et a ce stade du processus, Rose se convainc encore qu’il s’agit d’une rencontre classique, tel i§a a l’habitude d’en Realiser.
Mais tres vite, elle ressent que la relation est biaisee et lui echappe avec l’interet financier :
« La premiere fois qu’on s’est rencontres, on a marche, il m’a revues des applications de rencontres sexuelles occasionnelles invitee au restaurant, et du coup le premier jamais est venu de moi, ainsi, on a couche ensemble. Ce soir-la, oui, j’en avais envie.
Mais tres rapidement, quand J’ai relation tel i§a l’est maintenant s’est installee, j’en avais plus envie. A partir du moment ou J’me suis sentie dependante de lui, il degoutait.