Sa place dans le mix electrique decarbone de demain doit etre marginale. Parfaitement.
Centrale nucleaire EDF du Tricastin.PHOTO : Jean Sophie HOSATTE/REA Nucleaire 3/8
« quel que soit que vous soyez pour ou contre le nucleaire. Ce n’est plus ce thi?me. Tout seulement parce que le nucleaire est devenu hors theme. » Mycle Schneider, consultant et coordinateur d’un rapport annuel qui fait reference concernant l’etat de l’industrie nucleaire dans le monde1, cite 2 chiffres. En 2020, entre mises en service et arrets definitifs de reacteurs, des capacites nucleaires nettes a l’echelle d’une planete ont progresse de 0,4 GW. De leur cote, les capacites electriques renouvelables ont augmente de 260 GW (un nouveau record malgre le Covid), le solaire et l’eolien representant 91 % de ce total2.
Ces deux precisions disent assez bien dans quel sens pousse le vent. Evidemment, di?s qu’il n’y a aucune vent ou pas de soleil, ces sources ne fonctionnent gui?re. Vous devez donc regarder des volumes produits. Depuis 2012, la production electronucleaire mondiale a de nouveau progresse, apres avoir atteint un maximum historique en 2006 et recule ensuite. Elle avait presque retrouve en 2019, avant ma crise du Covid, son point haut de 2006, pres de 2 800 TWh2, soit 10,3 % de la demande electrique mondiale (les energies fossiles comptant Afin de 62,8 % et les renouvelables, hydraulique y compris, Afin de 26 %). De 2012 a 2019, la production des reacteurs en activite a cru de 325 TWh. Mais, au meme temps libre, celle des eoliennes et du solaire a progresse de 1 522 TWh. En 2019, installations eoliennes et solaires avaient deja produit 2 154 TWh.
Ces 2 sources vont depasser d’autant plus rapidement le nucleaire que sa reprise depuis 2012 va s’essouffler. Sur 325 TWh de hausse, 250 TWh paraissent le fait d’une seule Chine. Or, dans l’empire du Milieu, l’essor rapide des dernieres annees semble deja toucher a sa fin. Indeniablement, c’est le rendu d’une forte croissance d’une construction de reacteurs dans votre (seul) pays durant nos annees 2000 et qui a culmine en 2010. Depuis, le nombre des mises en chantier fut divise par 2, et cela va mecaniquement se traduire en annees 2020 via une progression nombre plus faible de la production d’origine nucleaire, tandis que les renouvelables poursuivent un ascension fulgurante. Pire, la poursuite des mises en chantier reste devenue tres incertaine.
Une question de couts
Cette evolution n’a rien de surprenant. Alors que la meilleure prise en compte des dangers du nucleaire en accroit les couts et la complexite industrielle, l’eolien et le photovoltaique – bon nombre plus modulables, faciles a maitriser et a poser, dont des marges de progression paraissent bien reellement importantes avant que un variabilite ne puisse plus etre geree par mytranssexualdate nos capacites pilotables existantes – ont vu ces deux dernieres decennies leurs couts s’effondrer au fur et a mesure de leur developpement. Aux Etats-Unis, le cout de production possible du nucleaire neuf, fin 2019, reste estime avec le cabinet Lazard a 155 $/MWh (117 $/MWh en 2015), contre 40 $/MWh concernant le photovoltaique (65 $ en 2015) et 41 $ pour l’eolien terrestre (55 $ en 2015). En France, le cout de production de l’EPR de Flamanville pourrait se situer entre 110 et 120 €/MWh, en fonction de J’ai Cour des comptes.
Dessin : Terreur graphique
Mais selon les bilans des appels d’offres une Commission de regulation de l’energie (CRE), les prix de vente de l’electricite s’etablissaient en 2020 a 59,50 €/MWh Afin de l’eolien terrestre et 52,60 €/MWh (parcs au sol de puissance superieure a 5 MW). EDF, qui veut construire une toute premiere collection de six EPR, mise a terme via des couts de 70 €/MWh (avec une estimation de 85 €/MWh pour les trois premieres unites). En France, la baisse maximale de couts par rapport a une tete de serie jamais observee a atteint 16 %4. Et si ces nouveaux EPR voient le jour, votre ne est jamais avant 2035, tandis que les renouvelables auront entre-temps encore surpris leurs couts baisser.
Un role d’ajustement
Sur le long terme, meme lorsque nos scenarios prospectifs lui font une place, c’est l’eventualite des travaux du Giec, de l’Agence internationale de l’energie (AIE) ou de l’Agence internationale des energies renouvelables (Irena), le nucleaire occupe en definitive une place marginale dans le mix electrique mondial decarbone de demain.
0,4 GW : c’est la progression des capacites nucleaires nettes enregistree dans le monde en 2020, contre + 260 GW Afin de les renouvelables
Le importance (tres relative) peut dependre via ailleurs des efforts qui seront faits ou non sur les economies d’energie. Suivant le scenario de l’Irena paru au printemps et construit dans une hypothese raisonnable de maitrise d’la demande energetique totale5, la production d’electricite pourrait tripler et couvrir la moitie des besoins energetiques mondiaux en 2050 (contre un cinquieme aujourd’hui). Mais dans votre mix electrique de demain, le nucleaire ne compterait que Afin de 4 %, contre 90 % pour nos renouvelables.
Le nucleaire reste franchement sans reelles perspectives face a la concurrence du solaire et de l’eolien qui le cantonne a un role d’ajustement de l’offre a la demande d’electricite. Reste une question : est-il seulement utile pour gerer les fluctuations des productions eolienne et solaire ? Viser votre mix electrique 100 % renouvelable ne serait-il gui?re une meilleure option ?
Meme a supposer que la construction de nouveaux reacteurs redemarre a l’international, on voit peu de chances que la France en profite. La Chine a jusqu’ici poursuivi une strategie de maitrise technologique Afin de fournir le propre marche. Mais avec l’essor de son reacteur Hualong (« dragon » en chinois) et d’autres succes comme la construction de deux EPR en joint-venture avec la France, elle demontre le savoir-faire au est du monde. Elle est devenue un dangereux competiteur de l’Hexagone, en particulier au Royaume-Uni, qui reflechit a la mise en chantier de nouvelles unites. Quant a la France, avec ses contre-performances i propos des chantiers de l’EPR a Flamanville et en Finlande, elle a perdu de son aura. Elle avait deja rate le contrat avec Abu Dhabi en 2009 face a la Coree du Sud, ainsi, cherche desesperement avec 2008 a vendre six EPR a l’Inde, qui prefere investir dans du solaire ainsi que l’eolien deux a trois fois moins chers, ou passer des actes notaries avec la Russie Afin de ses centrales nucleaires. Le cout de l’EPR francais ou son equivalent americain (AP1000) s’eleve entre 7 500 et 10 500 dollars le kilowatt, contre 2 800 a 5 400 dollars pour le Hualong chinois, l’APR1400 coreen ou le VVER-120 russe 1.